Actions de croissance et actions de rendement, doivent-elles vraiment s'opposer?

  • Une action de croissance est une action dont le cours ne va cesser de croĂ®tre au fil des ans et du dĂ©veloppement de l’entreprise.

  • Une action de rendement est une action dont le dividende est plutĂ´t Ă©levĂ© et assurĂ© au fil des ans grâce Ă  la bonne santĂ© de l’entreprise.

Très souvent, les investisseurs opposent totalement ces deux types d’actions. Les dĂ©fenseurs de la croissance se fichent totalement des dividendes versĂ©s, lĂ  oĂą ceux qui recherchent Ă  tout prix du rendement se moquent Ă©perdument des variations du cours. Ainsi, il est gĂ©nĂ©ralement convenu qu’il soit nĂ©cessaire de faire un choix entre « croissance Â» et « rendement Â».

Il faut dire aussi que les caractéristiques propres à chacuns de ces deux types d’investissements créent de facto un fossé qui peut sembler infranchissable.

  • La « croissance Â» veut que les gains soient rĂ©investis dans l’entreprise afin de continuer de croĂ®tre.

  • Le « rendement Â» s’applique aux entreprises dĂ©jĂ  mâtures, lesquelles n’ont plus vraiment de relais de croissance.

Pourtant, le temps passant, il ressort que ces deux façons d’investir peuvent parfaitement se rejoindre l’une et l’autre. En effet, nombreuses sont les entreprises avec un bon potentiel de croissance qui dĂ©cident de verser un petit dividende, lequel serait presque symbolique. Elles n’en restent pas moins des entreprises dites « de croissance Â».
Ce sont justement ces entreprises là qui peuvent être intéressantes, dans le sens où elles auront généralement la possibilité de faire croître de façon assez importante leur (petit) dividende, en plus de leur cours de bourse. Ce qui permet alors de gagner sur les deux tableaux.

À titre d’exemple, je possède 5 actions LVMH, avec un PRU de 421€. Aujourd’hui, le cours est d’environ 820€. Le dividende s’est élevé, pour l’exercice 2022, à 12€ par action.

Cela représente donc, au cours du jour, un rendement sur dividende de 1,46% pour un nouvel acheteur. Pourtant, pour ma part, mon rendement du dividende sur mon capital investi s’élève déjà à 2,85%. Soit quasiment le double d’un nouvel acheteur.

Pourquoi ? Simplement parce que LVMH ne cesse de croître (son cours augmente sensiblement), tout en faisant également croître son dividende. Ainsi, depuis 5 ans le cours a augmenté de 187%, alors que dans le même temps le dividende à, de son côté, crû de 100%.

Je prends ici l’exemple de LVMH, mais de nombreuses autres entreprises permettent de profiter de cette « double croissance Â». Bien sĂ»r, cela demande du temps avant qu’un (petit) dividende d’entreprise de croissance ne puisse « rivaliser Â» avec celui d’une entreprise de rendement. Mais Ă  terme, le « petit en pleine croissance Â» a toutes les chances d’offrir un meilleur retour que le « gros dĂ©jĂ  bien mur Â».
Toujours en prenant l’exemple de LVMH, **une action achetée à 140€ il y a tout juste 10 ans offre aujourd’hui un rendement sur dividende de… 8,57% !

Pour ne citer que quelques autres exemples de rendement sur dividendes pour un acheteur ayant acheté il y a 10 ans :

  • ASML : 8,4%
  • Microsoft : 8,2%
  • Zoetis : 5,0%
  • L’OrĂ©al : 4,7%

Ce sont toutes des entreprises que je possède et sur lesquelles je compte pour faire croître mon rendement sur dividende ET mes plus-values. Bien sûr, ce ne sont que quelques exemples. Rien ne permet de garantir que ces entreprises-là vont continuer de performer comme jusqu’à présent. Néanmoins, si ce ne sont pas elles, d’autres le feront à leur place.

Je répondrais donc au titre de ce sujet, Actions de croissance et actions de rendement, doivent-elles vraiment s’opposer ? : Non ! Bien au contraire ! Ces deux types d’actions ne doivent pas s’opposer, puisqu’avec le temps, une action de croissance (pour le marché) peut également devenir une très belle action de rendement (pour un investisseur patient).

C’est d’ailleurs l’orientation que j’ai tendance Ă  donner Ă  mon portefeuille personnel ces derniers mois / dernières semaines, en privilĂ©giant les entreprises offrant un certain potentiel de croissance plutĂ´t que les entreprises versant dĂ©jĂ  un « bon Â» dividende.

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Hello @le_Petit_Actionnaire
Concernant les ETFs qu’en est il ? Itou les actions où pas ?

Nous nous rejoignons encore.

J’ajouterais que plus l’échéance est éloignée plus il est interessant de prendre des actions de croissance (15 a 20 ans), alors que plus l’echance est proche plus il est intéressant de choisir dans les grosses dividendaires.

Meme si la durée de vie s’allonge, a quoi bon prendre des actions qui ne seront vraiment rentable que dans 20 ans si on en a 60.

C’est pourtant souvent l’inverse que les gens font.

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Je n’ai qu’une chose à dire :

Visa :heart_eyes:

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Superbes explications :+1: on est sur la même longueur d’onde.
J’ai personnellement un mix d’actions matures (J&J, Coca-Cola, Procter & Gamble…) et d’actions à croissance avec un dividende assez faible.
Je regarde aussi la vitesse d’augmentation du dividende et le Moat de mes entreprises.
Les actions mixant croissance et dividende que tu as cité, je les possède également.
Je rajouterai Visa, Apple, Deere & Co et S&P global.
Je trouve ce compromis très bon et puissant sur le LT.

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Salut,

Cela veut dire qu’en gros, de façon un peu « bourrin Â» pour un PEA, dans Moning je mets :

Score croissance > 13
Score dividende > 13
Dividende sans interruption > 20ans

Et j’ai la liste des actions à absolument avoir en portefeuille?

Si ça serait aussi simple :rofl:

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:rofl: :rofl: :rofl:
Après je clique sur sous-évalué/ ou juste prix et là j’achète tous les titres affichés :smiley:

Sous évalué ne veut pas forcément dire bon plan, attention au value trap.
Mais niveau PEA, pour rester sur le modèle croissance + dividende bien expliqué par LPA, je vois à première vue LVMH, ASML, Novo Nordisk ou encore Dassault Systèmes.

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et lĂ  la liste est vide :smiley:

Pour le coup je dirais que ETF ou actions, même combat. Les premiers étant composés des secondes, on peut légitimement penser qu’un ETF High Yield aura moins de perspectives de croissance qu’un ETF constituer d’entreprises… de croissance.

@jonah33 Cela revient Ă  dire que l’investissement doit se voir en 4D plutĂ´t qu’en 2D, tellement celui-ci intègre de dimensions diffĂ©rentes. Il n’en reste pas moins que si tu es plus Ă  l’aise avec des actions de rendement (par exemple), il serait totalement contre-productif de te forcer Ă  partir uniquement sur de la croissance « parce que le Petit Actionnaire Ă  dit telle ou telle chose Â» :wink:

Pour ce qui est ta question en elle-même, personnellement je préférerais toujours une entreprise qui a 10 ans de dividende croissant plutôt qu’une autre qui en verse depuis 20 ans, mais de façon alambiquée (alternance de hausses et baisses). Quant aux scores, ce sont de (précieux) indicateurs. Cependant, ils ne se suffisent pas à eux-mêmes pour faire un choix clair et définitif.

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