Dette, retraites : "En France, la fiction financière domine la réalité économique"

Nous vivons aujourd’hui dans un monde où la fiction financière domine la réalité économique. Ce qui devrait être un complément – c’est‐à‐dire le recours à l’emprunt au‐delà de l’autofinancement – est devenu la norme.

Je ne dirai pas que la situation française est incontrôlable : les mots ont un sens !

La France n’a jamais failli à ses obligations et notre administration financière et fiscale est redoutablement efficace.

Pour autant, la dette publique française mais également - ne l’oublions pas - la dette privée, sont très élevées au regard des comparaisons internationales.

L’endettement public dépasse les 110% du PIB, ce qui pose évidemment un problème de soutenabilité.

Conclusion
La France est en faillite, l’Etat va inventer de nouveaux prélèvements obligatoires.

‹ Inventer de nouveaux prélèvements › pas forcément.
Renforcer, augmenter ceux qui existent déjà plutôt.

Ils vont surtout s’évertuer à récupérer tout ce qui passait entre les mailles du filet. Il suffit de regarder comment ils cherchent activement les piscines et extensions non déclarées…

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Nous venons d’atteindre de nouveau record historique pour la dette publique française…
Elle dépasse désormais les 3000 milliards d’euros.
La France est l’un des plus mauvais élèves de l’UE.

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Ouais alors déjà le terme de « faillite » pour un État, c’est un gros abus de language qui fait perdre la notion d’autonomie et de souveraineté des États.

Le terme faillite est une notion juridique et désigne une procédure légale impliquant une personne ou une entreprise dans l’incapacité de rembourser ses dettes en cours. Elle entraîne la mise en œuvre d’une démarche qui consiste à inventorier et évaluer tous les actifs du débiteur qui seront ensuite utilisé pour rembourser les dettes.
L’état de faillite implique donc les éléments suivants : la présence d’une autorité supérieure (un juge) qui contraint à faire quelque chose et la vente d’un patrimoine pour payer des créanciers.

Et par essence, un État peut toujours recourir à l’impôt indéfiniment pour rembourser ou tout simplement emprunter pour faire rouler sa dette, comme c’est le cas aujourd’hui.

Donc un État ne peut pas juridiquement faire faillite, mais plutôt se mettre en défaut de paiement un temps.

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Ensuite, la dette c’est un peu comme ceux qui crient au loup ou à la fin du monde…

La dette est le moteur de l’économie mondiale actuelle pour la monnaie scripturale.
La création monétaire scripturale se fait par le crédit et donc l’endettement.
Quand on rembourse son crédit, on efface notre dette et l’on détruit la monnaie scripturale.
C’est la base de l’économie actuelle : 95% de monnaie scripturale pour 5% de monnaie fiduciaire.

La dette publique, la dette des ménages et la dette privée des entreprises non financières, partout dans le monde, n’a fait qu’augmenter tous les ans depuis les années 80. Ce n’est pas LA France, mais le système économique en place qui créé sa propre « faillite ».

Les années 70-80 sont les années où certains gouvernements ont initié un tournant majeur appelé le « néo-libéralisme ». Comme le Chili avec Pinochet, puis les USA avec Reagan, le Royaume-Uni avec Thatcher et doucement la France avec la loi Pompidou de 1973, puis Mitterrand, et aujourd’hui Macron qui essaye de rattraper « le retard » à son goût.

En soit, ce n’est qu’une logique économique qui permet d’argumenter toujours la même politique libérale de réduction des dépenses publiques, d’augmentation de la compétitivité, d’imposer des plans d’austérité et de tendre vers le 100% privatisé.
Comme si le privé était moins endetté que le public, alors que c’est la même…

Mais en ce qui concerne l’UE et la France, le gros de notre dette publique s’est gravement accentuée à cause des intérêts que l’on rembourse aux banques commerciales depuis 1973 pour la France et 2007 pour l’UE.

Avant l’article 123 du traité de Lisbonne de l’UE, les États pouvaient emprunter à leurs banques centrales et à des taux intéressants pour combler leurs déficits. Ils faisaient tourner la planche à billet et créaient de la monnaie fiduciaire réelles.

Depuis le traité de Lisbonne en 2007, les États membres ont inscrits dans le marbre de s’interdire cette pratique et de s’obliger à emprunter sur les marchés financiers via les banques commerciales, mais à des taux pas du tout intéressant pour les pays, à l’image des ménages et des entreprises.

Cette monnaie créée par le crédit c’est de la monnaie scripturale, qui est détruite au fur et à mesure que l’on rembourse le crédit. Donc le volume globale de monnaie scripturale tend à fondre avec le temps si l’on ne relance pas de crédit… et donc d’endettement, et oui…

Si il y a trop de monnaie, cela se nomme l’inflation.
Si pas assez de monnaie, cela se nomme la déflation.
=> Important de tenir une certaine stabilité du volume et donc, dans la logique du traité de Lisbonne, de passer par les banques commerciales et de s’endetter en payant des intérêts.

En gros on enrichit les banques privées avec l’argent publique (nos impôts) et la majeure partie de notre dette provient de ses intérêts à payer.

Afin de donner du relief, entre 1979 et 2010, la France a payé l’équivalent de 1408 milliards d’€ d’intérêts cumulés, aux banques commerciales.
Sur la même période, la dette publique de la France a augmenté de 1348 milliards d’€ cumulés, pour atteindre 1600 milliards en 2010.

Voilà ce que semble oublier M. Jacques de Larosière ancien patron du FMI et de la Banque de France… C’est pourtant la base de notre économie actuelle.

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Je vois exactement le problème que tu soulèves, et je suis 100% en phase.