L'effet de levier

L’effet de levier est probablement le meilleur des outils pour se créer un patrimoine. En particulier lorsqu’il s’agit d’investissement immobilier. En effet, il est rare que les achats soient effectués comptant. Ainsi, un acheteur obtenant un crédit 200k€ avec un apport de seulement 20k€ aura donc un levier de 10. C’est à dire que chaque € investi de sa poche (son apport) lui aura permis d’investir en tout et pour tout 10€.

C’est moins connu, mais il est également possible de prendre du levier en bourse ! Certains courtiers proposent à leurs clients d’utiliser « de la marge ». Ce n’est ni plus ni moins que du levier.
Cette marge est calculée directement par le courtier, selon les types d’avoirs détenus chez celui-ci.

L’intérêt de prendre du levier
L’intérêt principal est de pouvoir investir plus, de façon à retirer plus de bénéfices / dividendes, lesquels, en cas de réinvestissement, permettront de faire grossir le portefeuille bien plus rapidement.

Les risques de l’effet de levier
Prendre du levier revient à s’endetter pour investir. Si les investissements réalisés sont bien choisis / réalisés, alors ce sera tout bénéfice pour l’investisseur. Néanmoins, certains cas de figure peuvent poser problème :

  • Une chute des marchĂ©s est susceptible de pousser le courtier Ă  vous demander un appel de marge. C’est Ă  dire qu’il vous demandera de dĂ©poser des liquiditĂ©s en urgence afin de couvrir une partie de vos positions.

  • Vente des positions au pire des moments. Lorsqu’il vous est nĂ©cessaire de rĂ©pondre Ă  un appel de marge de votre courtier, le risque est devoir prendre de grosses pertes afin de couvrir de rĂ©duire urgemment le levier et de faire face Ă  l’appel de marge.

  • La dĂ©multiplication des pertes potentielles est Ă©galement un risque majeur de l’effet de levier. C’est Ă  dire que vous pouvez perdre bien plus que ce que vous n’avez investi de votre poche.

Le crédit bancaire est-il une solution envisageable ?
J’ai évoqué jusqu’à présent l’appel de marge des courtier suite à l’utilisation de levier. Il existe pourtant une autre solution permettant de faire du levier sans risquer d’appel de marge. Il s’agit du crédit bancaire.

  • Les restrictions
    Si les banques ont l’habitude de financer du levier lorsqu’il s’agit d’immobilier, elles sont beaucoup plus frileuses lorsqu’il s’agit d’en faire de même pour de l’investissement boursier.

  • Le crĂ©dit Ă  la consommation
    La solution la plus simple, la plus rapide, mais aussi la plus coûteuse, est d’opter pour le crédit à consommation. Malheureusement, celle-ci sera également la plus coûteuse au niveau du taux d’intérêt pratiqué.

L’intérêt du crédit étant d’investir plus maintenant sans pour autant grever sa capacité d’investissement, il est préférable d’opter pour un emprunt à minima à moyen terme (4 ou 5 ans). Trop long pour bénéficier des taux d’appel promotionnels généralement mis en avant. Il n’est alors pas inconcevable de se voir proposer jusqu’à 4 ou 5% de taux d’emprunt.

Un taux élevé, qui, malgré tout, dans certaines situations peut ne pas être rédhibitoire. En effet, en cas de chute substantielle des marchés (grosse correction ou krach), il peut être intéressant d’acheter avec du levier, y compris jusqu’à 4 ou 5% de taux d’emprunt.

Conseils au sujet du levier

  • Tout d’abord, le levier se doit d’être envisagĂ© avec la plus grande des prudences ! Il conviendra Ă  chacun de bien calculer et peser le ratio bĂ©nĂ©fices / risques.

  • Prendre du levier doit s’envisager au moins Ă  moyen terme, avec des espĂ©rances de performance largement supĂ©rieur au taux du crĂ©dit.

  • Il faut rester très prudent sur le niveau de levier pris. Si en immobilier un levier de 10 n’a rien d’extraordinaire, il n’en est pas de mĂŞme de l’investissement boursier. Ainsi, un levier de 2 ou 3 est dĂ©jĂ  quelques chose de très Ă©levĂ©.

  • Tout crĂ©dit se doit d’être remboursĂ©, et ne dois pas pas ĂŞtre souscritfsi celui-ci impacte le niveau de vie.

Mes positions personnelles
Je rembourse actuellement deux crédits conso. dédiés à la prise de levier. Cela représente grosso modo 1/3 de la capacité mensuelle d’investissement. Mon levier est largement maîtrisé et se situe aujourd’hui à environ 1,10.

:arrow_right: Pour 1€ investi de ma poche, j’ai pu investir un total de 1,10€.

Financièrement parlant j’aurai pu aller bien plus haut. Néanmoins j’ai préféré raisonnable et ne surtout pas avoir les yeux plus gros que le ventre.

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Super sujet comme d’habitude, je pense aussi prendre du levier au prochaine soldes

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Il est clair que j’en ferais de même lors du prochain krach. Mais toujours de façon raisonnée :grin:

Je ne sais pas par quel organisme tu passes, mais avec les banques en ligne, certains crédits conso ont des taux vraiment faibles.

Là pour financer des travaux dans mon ancien appart que je dois vendre ensuite, j’ai pris un crédit conso avec boursorama.
0,75% sur 4 ans, et on pouvait monter jusqu’à 30000e avec le même taux.
Du coup j’ai pris un peu plus, pour en mettre une partie en bourse vu le faible taux. :wink:

Bien joué !
Le truc c’est que sans justificatif (travaux, voiture, etc…) les crédits conso sont accordés en tant que « besoin de trésorerie ». Et là le taux grimpe rapidement.

Le truc à faire serait peut-être de faire faire des devis sans jamais donner suite, histoire de bénéficier d’un crédit travaux. Mais je doute très fortement de la légalité de la chose (tricherie dans le motif du crédit).

Là on m’a rien demandé au niveau du motif.
Et ce n’est pas la première fois que je le fais avec eux.

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Qu’elle a été vôtre démarche auprès de boursorama ?

Vu que l’on parle de l’effet de levier, j’en profite pour parler des ETFs avec levier.

Autant je ne recommande pas les CFDs, et encore moins les CFDs avec levier, autant un ETF sur un gros indice avec un effet x2 ou x3 max. peut être « envisagé » avec prudence par les investisseurs moyen/long terme.

Cela reste bien sûr risqué, mais disons que sur un gros indice, le risque est moindre. Un ETF SP500 leverage x2 on reste quand meme loin d’une volatilité du Bitcoin :smiley: …

Un problème à prendre en compte avec les ETFs levier, c’est que bien souvent le levier se fait sur la performance en journalier (« ETF leveraged daily »).

Il y a donc un gros écart qui se forme avec l’indice, et cet écart fait que sur le long terme la différence avec l’indice sous jacent peut être importante.

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En effet, ces produits sont dangereux, sauf à avoir la chance de se situer dans un marché allant de leur sens.
Autant j’aime bien certains types de produits dérivés (bonus cappés, certificats floorés, etc…), autant les ETF leverage, ce n’est pas du tout mon truc. Ils sont vraiment à prendre avec des pincettes !

Rien de spécifique, un questionnaire sur les revenus et crédit en cours, beaucoup de truc était déjà pre rempli comme c’est la 2ème fois, bref tout en ligne en quelques minutes.
Mon compte principal avec mon salaire, n’est même pas domicilié là bas…
On reçoit une confirmation de validation dans la foulée, et après en 7-10 jours les fonds arrivent.
Et derrière, on peut encore moduler les mensualités en cours de crédits, ou encore les stopper sur une petite période, et aucun frais de remboursement anticipé, partiel, ou total.

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Je commence à lire des choses sur ces produits, il a certains aspects que je trouve intéressant, mais dans ce modèle, j’ai du mal à voir comment l’émetteur se rémunère ?

Avec le spread ainsi que les gains réalisés sur les positions qui finissent perdantes.

Ha il y a du spread aussi. :wink:

Parce que les positions perdantes je me doutais, mais je trouve les barrières assez basses, pour que dans l’ensemble, cela ne soit pas suffisamment souvent franchis pour être rentable. :thinking:

Pour la borne basse, tout dépend des sous-jacents. Il faut aussi faire très attention à la prime d’achat. Globalement lorsque celle-ci est supérieure à 5%, il vaut mieux passer son chemin. L’idéal, ce sont les primes négatives (prix d’achat du bonus cappé inférieur au cours du sous-jacent).

Il faut bien voir aussi que les marchés sont à des niveaux très élevés. Une correction de 15 / 20% d’ici quelques mois pourrait parfaitement avoir lieu, faisant toucher certaines bornes basses.
À noter d’ailleurs qu’il s’agit de « borne basse » et non pas de « barrière », car même lorsque celle-ci est touchée, le produit continue de coter. Il suit alors le cours du titre, avec désactivation du niveau bonus. Contrairement à de nombreux autres dérivés, qui, lorsque la barrière est touchée, s’arrêtent de coter et font perdre toute sa position à l’investisseur.

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Un sujet sur les bonus cappés ça intéressait quelqu’un ? :slightly_smiling_face:

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Un sujet venant de ta part on prend toujours :wink:

Toujours aussi intéressant et formateur! Merci pour les infos récapitulé en 1 seul post :clap:

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Cela m’intéresserait pas mal pour ma part, car je trouve pour le moment peu de sujet l’abordant de façon claire.

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