Bonsoir Sébastien,
Le soucis est que l’investissement en direct dans les entreprises chinoises est interdit par le gouvernement chinois. Il est alors nécessaire de passer un « intermédiaire ». Ce qui démultiplie les risques.
Voici un (gros) extrait article publié sur Zone Bourse qui explique bien la chose :
Pour acheter des actions d’Alibaba, trois options s’offrent à nous. Nous pouvons acheter celles cotées à Hong-Kong, celles cotées à New-York ou celles cotées à Francfort. Pour les deux dernières vous n’achetez pas réellement des actions d’Alibaba mais vous achetez des actions d’Alibaba Group Holding Limited. Il s’agit là d’une entité à intérêt variable (EDDV). Mais qu’est ce qu’une EDDV ?
Une EDDV est une entité juridique répondant à l’un des trois critères décrits dans le FASB ASC 810-10-15-14. Pour faire simple, détenir des actions d’une EDDV certifie la propriété d’un droit contractuel à un pourcentage des bénéfices d’une entreprise. Contrairement à une action traditionnelle, l’action d’une EDDV confère un droit de propriété juridique sur les actifs d’une société totalement distincte (parfois appelée société écran). Dans le cas d’Alibaba, les actionnaires détenant des actions BABA cotées sur le NYSE, détiennent une participation, par le biais d’actions dépositaires américaines, dans Alibaba Group Holding Limited, une entité enregistrée aux îles Caïmans. Entité qui est sous contrat avec Alibaba afin de recevoir les bénéfices des actifs chinois lucratifs. Les actionnaires de BABA n’ont pas de droit de propriété sur les actifs de la société Alibaba enregistrée en Chine, mais uniquement sur ses bénéfices. Un EDDV protège donc une entreprise contre les poursuites judiciaires de ses créanciers. Mais Alibaba n’a pas créé une EDDV pour cette raison. Le gouvernement chinois n’apprécie pas les participations étrangères dans son économie et les à donc interdites. Ainsi, les entreprises chinoises ont été contraintes de mettre en place ces entités étrangères afin de faciliter leur accès aux investisseurs étrangers. De cette façon, vous achetez toujours des parts d’Alibaba mais vous le faites à travers une entité étrangère.
Le problème étant que pour l’action coté à New-York, ce sont les États-Unis qui ont la responsabilité des entreprises étrangères pour que les actions cotées aux USA restent cotées. Ainsi, les entreprises étrangères doivent prouver qu’elles ne sont pas contrôlées par un gouvernement et elles doivent également auditer leurs comptes par un cabinet certifié par le PCAOB. Et il s’agit là d’un problème potentiel puisque le gouvernement chinois interdit au PCAOB d’effectuer des inspections des entreprises chinoises et de leurs audits de sociétés américaines . Cela devra être résolu au cours des trois prochaines années, puisque dans le cas contraire la version cotée à New York sera retirée. Un de-listing des places boursières étrangères (NYSE et Francfort) n’entraînera pas une perte de vos actions. Cela signifie simplement que ces actions seront échangées de gré à gré, mais il ne fait aucun doute que cela influencerait fortement les cours de bourse. De plus, les institutionnels seraient obligés de vendre ces actions étant donné que les règles juridiques n’autorisent pas la détention des actions s’échangeant de gré à gré. La sortie importante de capitaux des institutionnels entraînerait donc une chute encore plus importante des cours. Même en achetant l’action cotée à Hong-Kong, cela vous protégera du risque de de-listing mais pas de l’impact négatif de cette potentielle mesure sur le cours de bourse. Peu importe vos actions Alibaba, il s’agit d’un risque à prendre en compte.
Source : ZoneBourse.com