D’un point de vue technique, investir en bourse ne prend pas plus de 30 secondes. Taper le nom de l’entreprise dans la barre de recherche de son courtier, indiquer le nombre de titres souhaités, le type d’ordre et le sens de l’opération… puis valider et confirmer l’ordre. C’est simple, c’est rapide, c’est à la portée du premier venu ! Et pourtant, c’est extrêmement trompeur !
Car si le passage d’ordre en lui-même ne présente aucune réelle difficulté, ne vous y trompez surtout pas… Investir en bourse demande beaucoup de travail au préalable et impose de respecter À LA LETTRE certaines règles. Sous peine de s’exposer à des risques démultipliés, lesquels peuvent tout simplement à la ruine financière. Petit tour d’horizon de ces règles à respecter :
- SE FORMER
Il ne viendrait probablement à personne l’idée de se lancer du jour au lendemain dans le plongeon de haut vol ou dans le saut à ski… L’investissement boursier, c’est exactement la même chose. Ça parrait simple, et pourtant c’est truffé de pièges en tous genres qu’il faut savoir :
- voir venir
- comprendre
- analyser
- Ă©viter
Dites-vous bien que rien de ceci n’est pas inée et que seul le fait de vous former (lire, échanger, etc.) vous permettra d’acquérir les bases afin de vous en sortir. D’ailleurs, sachez que le jour où vous penserez tout maîtriser arrivera (normalement) assez vite, pour peu que vous y mettiez un peu du votre. Évidemment, ce ne sera qu’une impression ! Lorsque vous aurez le sentiment de pouvoir tout gérer, il vous faudra alors redoubler d’efforts. Sans quoi… vous vous rendrez compte assez rapidement que vous ne maîtrisez finalement pas grand chose.
En fait, votre « formation » ne sera jamais terminée. Vous continuerez d’en apprendre chaque jour. Même après de nombreuses années d’expérience. Les quelques marqueurs qui vous permettront néanmoins d’estimer que vous avez atteint un bon niveau sont malgré tout assez faciles à repérer :
- vous aurez conscience de ne pas pouvoir tout maîtriser
- vous serez capable de réfréner certaines envies allant totalement à l’encontre de votre stratégie d’investissement
- vous aurez compris que votre portefeuille ne dépend que de vous et de vos propres choix (et en aucun cas de ceux d’autrui)
- vous serez en mesure de reconnaître vos propres faiblesses
Forcément, tout ceci mettra du temps avant d’être acquis. Sans quoi ce serait beaucoup trop simple !
- ĂŠTRE PATIENT
Rien que le fait de se former demande une certaine patience. Cela peut prendre des semaines pour maîtriser les choses d’un point de vue théorique, plus des mois (voir quelques années), pour le qui est des aspects pratiques.
Pourtant, ce n’est rien à côté de ce qui vous attend ! Car pour mettre toutes chances de votre côté, il va vous falloir prendre conscience que si vous parvenez à réaliser une performance annuelle brut moyenne long terme de 8 à 10%, ce sera déjà bien. Sauf qu’avec un tel rendement (qui est déjà tout sauf ridicule), il vous faudra, à n’en pas douter, de très nombreuses années pour atteindre vos objectifs. Parfois même des décennies.
Tout cefi dépendant évidemment de divers facteurs tels que :
- votre aversion au risque
- votre capacité d’investissement
- le niveau d’ambition de vos objectifs
Sachez néanmoins qu’il n’est pas rare de voir des stratégies s’étaler sur 20 ou 30 ans. Cela peut sembler une éternité. Et pourtant… Il vous faut voir les choses en perspectives ! Oui, ne retirer les fruits de investissements que dans 20 ou 30 ans, c’est très loin. Mais dites-vous bien, par exemple, que pour (espérer) avoir un semblant de retraite il vous faudra cotiser pendant au moins 42 ans. Ce qui est encore plus lointain (et donc incertain).
Ayez toujours en tête que l’investissement est avant tout une course de fond, et non pas un sprint. Il vous faudra, dès lors, et avant toute autre chose, tenir sur la durée.
- CONNAÎTRE LA VALEUR DE L’ARGENT
Ce point regroupe plusieurs éléments. À commencer par celui qui se rapporte à la patience : les petits ruisseaux font les grandes rivieres. Comprenez par là que lorsque vous débuterez, les premiers mois ainsi que les premières années vous laisseront probablement un arrière goût un peu amer.
De quoi ? J’ai fait tout ça pour ça ?
Oui, toucher quelques euros de dividendes ou ne réaliser que de petites plus-values (en montant absolu) est souvent difficile à accepter. Ce qui peut alors être source d’une très grande envie d’aller plus vite. Pourtant, chaque euro récupèré (dividendes) ou gagné (plus-values) vous permettra de construire les fondations de vos futurs succès. Ne négligez donc surtout pas cette première phase !
Se pose également la question du rapport au risque. Certes, il est très important d’investir si vous souhaitez vous créer votre propre patrimoine, ainsi que si vous envisager une certaine indépendance future. Pourtant, il faut savoir raison garder. En effet, l’argent que vous investissez est généralement celui que vous avez gagneé de part votre travail. Il serait très dommageable de l’exposer à des risques inconsidérés. En particulier si le potentiel danger encouru devait aller jusqu’à menacer votre niveau de vie ainsi que votre famille. D’où l’intérêt, de n’investir que de l’argent que vous pouvez vous permettre de perdre sans que cela ne vous mette dans une situation compliquée.
- NE PAS SE FAIRE INFLUENCER
YouTube, Twitter, forums, etc. regorgent tous de « spécialistes ». Certains le sont vraiment. Malheureusement, il existe une majorité de « spécialistes auto-proclamés ». Certains sont de bonne foie et ont vraiment à cœur d’aider. Malheureusement, et ils ne s’en rendent pas forcément compte, leurs propres connaissances et expériences ne le leur permettent absolument pas. D’autres, par contre, savent pertinemment qu’ils ne maîtrisent absolument rien d’un point de vue « investissement » mais sont des pros du marketing.
Si les premiers sont relativement faciles à repérer, les seconds le sont beaucoup moins. Bien que dans tous les cas, dès lors qu’on essaye de vous vendre du rêve (cf. quelque chose qui serait trop beau pour être vrai), alors méfiez-vous sans perdre de temps. Ces « influenceurs », qu’ils soient de bonne foi ou non, représentent un très gros risque pour vous. Soyez vigilants !
D’où l’intérêt donc de vous former ! Bien sûr, vous pouvez tout à fait vous faire accompagner. Mais avant de vous fixer sur un « accompagnateur », essayez d’en savoir un maximum sur lui ainsi que sur sa réputation. Analysez bien son discours et son approche à l’investissement :
- si il vous vante du soleil, de belles voitures et de « gros bonnets », il y a toutes les chances que vous soyez face à un spécialiste du marketing, et non pas de l’investissement.
- si il est exclusivement dans une approche « fait ce que je te dis, crois-moi », il est tout à fait possible qu’il s’agisse de quelqu’un de bonne foi mais aux connaissances malgré tout assez limitées.
Un Accompagnateur (voir même un Conseiller) qualifié aura avant tout à cœur de vous guider selon vos propres intérêts, mais aussi à vous faire comprendre les choses. Il cherchera à vous faire progresser plutôt qu’à presser votre porte-monnaie.
- L’ARGENT, C’EST DU TEMPS
Non, il ne s’agit pas d’une erreur de ma part. L’argent, c’est du temps ! Comprenez ici qu’en tant qu’investisseur, pour aller le plus loin possible et surtout tenir la distance, il faut avoir conscience de la véritable utilité de l’argent. Le fait est que l’argent (vos investissements, votre capital) doit vous permettre d’atteindre vos objectifs. Sauf à ce que ceux-ci soient de devenir riche et donc d’accumuler toujours plus d’argent, ce dernier doit être un moyen de toucher au but, et non pas le but en lui-même.
Dit autrement, il faut savoir lâcher prise dès lors que vos objectifs sont atteints. Si vous cherchez à atteindre les 500k€ de capital afin de vivre de vos investissements, à partir du moment où vous parvenez à ce montant et que vous avez la certitude que votre plan est cohérent pour tenir dans la durée, ne tombez pas dans le piège du « toujours plus ». Arrêtez de tout voir par le prisme de l’argent, et voyez plutôt le temps que vous êtes en mesure de ne plus perdre. Car là où l’argent peut s’accumuler à l’infini, le temps est un bien autrement plus précieux. Le temps perdu l’est définitivement. Vous ne le rattrapées plus. De la même façon, il n’est malheureusement pas extensible…
- INVESTISSEMENT vs SPÉCULATION
Il est important de faire le distingo entre ces deux notions à la fois très proches et très éloignées l’une de l’autre. Si l’investissement est une sorte de « spéculation » (acheter dans l’espoir d’en tirer un bénéfice), il faut comprendre qu’un investissement va se faire sur une période de temps bien plus longue (des années) qu’une opération purement spéculative (minutes, jours, semaines).
Investir consiste donc à se positionner sur une valeur pendent à minima plusieurs années. Cela implique donc de s’intéresser à l’entreprise en elle-même (activité, bilans, perspectives, etc.) et non pas seulement à l’évolution graphique d’un cours de bourse. Aucune de ces deux façons de faire n’est plus « facile » que l’autre à mettre en place. Chacune demande une approche qui lui est proche, mais aussi des outils spécifiques. Un excellent investisseur long terme a ainsi toutes les chances d’être un piètre spéculateur « pur ». Et inversement. D’où la nécessiter incessante de se former afin de toujours coller à sa stratégie. En particulier lorsque celle-ci dévie.
- NE PAS PANIQUER
La panique est évidemment à proscrire, et ce quelque soit les raisons qui pourraient la provoquer. Tout investissement que vous avez effectué est censé être la suite logique d’une analyse de votre part. À partir du moment où c’est bien le cas et où les raisons qui vous ont incité à passer à l’action sont toujours d’actualité, il n’y a aucune raison de paniquer en cas de baisse.
Au contraire, dans ce cas, une baisse sensible du marché doit être l’occasion de renforcer vos positions (après mise à jour de votre analyse). C’est à ce moment là que vous réaliserez vos meilleures opérations. Bien sûr, cela vaut aussi dans l’autre sens. C’est à dire qu’il faut aussi conserver la tête lorsque le marché monte. Il ne faut donc pas s’interdire de renforcer des positions en plus-value latente, si vous estimez que l’entreprise a encore du potentiel.
Pour tout ceci, il faut toujours avoir conscience de vos objectifs. Si vous investissez sur du long terme, il faut alors vous détacher le plus possible des évolutions court terme. Encore une fois, sauf changement dans les fondamentaux de l’entreprise, il n’y a aucune raison de se séparer (qui plus est dans la panique) d’une position.