Robertet, ça fleur(e) bon?

Hello !

Comme vous n’aurez pas manqué de le constater, le luxe fait grise mine ces derniers temps, surtout côté français (à l’exclusion d’Hermès bien sûr, qui fait cavalier seul…) et les surtaxes à venir (potentielles ou avérées) ne devraient rien arranger à l’affaire…

Dans ce contexte troublé, les acteurs de niche (Brunello Cucinelli, Hermès, Ferrari…) ont l’air de tirer leur épingle du jeu. Parmi ces derniers, il en est un que l’on évoque rarement sur le forum : Robertet.

Il faut dire que la vénérable société familiale (fondée en 1850 et associée depuis sa création à la famille Maubert) se tient traditionnellement à l’écart des projecteurs, leur privilégiant le soleil du Sud.

En effet, le groupe est établi à Grasse, capitale française (oserais-je dire : mondiale !) du parfum… Ce qui donne déjà un indice quant à son secteur d’activité.

Robertet est spécialisé dans les produits aromatiques naturels (bases pour parfum, arômes alimentaires…) Un secteur de niche, mais pas dénué d’intérêt, quand on voit que la parfumerie est un des secteurs les plus dynamiques du luxe actuellement.

Jusqu’à récemment, la dynamique sectorielle se doublait d’une prime spéculative, le concurrent suisse DSM-Firmenich figurant en bonne place (+20%) au capital du groupe français.

Ce parfum d’OPA s’est quelque peu dissipé depuis que le mastodonte suisse a ramené sa participation à un anecdotique 1% (une recomposition qui s’est effectuée au profit du FSP et de Peugeot Invest (7% chacun).

Néanmoins, les fondamentaux restent solides. A l’occasion de sa première journée investisseurs (ou « Capital Market Day »), le groupe a annoncé viser le milliard d’euros de chiffre d’affaires à horizon 2030, ce qui suppose une croissance annualisée de 5 à 7%, majoritairement portée par l’essor de l’Asie (dont l’Inde).

Pour référence, a date, le CA tourne aux alentours de 800M€, reparti équitablement entre l’Asie (30%), l’Amérique (30%) et le reste du monde (30%).

Alors, des avis ? Des actionnaires sur le Forum ?

A vous lire,

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Très belle société, j’en lis toujours que du bon et ça permet en plus de s’exposer aux small.

Curieux de savoir comment ils vont se débrouiller face aux taxes douanières

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Salut Guillaume,

Comptes-tu rajouter cette valeur dans ton PEA ou dans un PEA-PME ?

Ces derniers temps, elle fait un peu de surplace, non ?

Hello,

Pour l’heure, je l’ai plutôt en watchlist sans intention d’achat immédiat.. J’attends de voir un petit peu.
Mais si ajout il y a, cela sera sans doute au niveau du PEA standard afin de ne pas multiplier les supports.

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Dommage. Sur pea pme, ne serait ce que pour prendre date et liberer un max d’espace sur le pea c’est pas mal.

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Sans doute… Mais bon, intégrer la ligne sur PEA PME n’est pas neutre non plus.
Primo, cela « diluerait » mes actifs (alors que mon PEA n’en est qu’à ses débuts),
Secundo, dès lors que Robertet franchirait le seuil de 2md de capi, le titre perdrait son éligibilité au PEA-PME.

Hello.

J’avoue quelle est sur ma shortlist depuis quelques temps…

Je suis plein d’hésitation, il faut que je relise les rapports annuels…

Bonne soirée !

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Ca ne t’empechera pas de la conserver (clause du « grand-pere »), mais il est vrai que tu ne pourras plus l’acheter sur ce support.

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Yep, simplement, je me dis que la barre est vite atteinte (surtout si RBT vient « taper » la barre des 1k€) donc je me demande si cela me laisse le temps de bâtir une position suffisante… Enfin !

C’est en réflexion pour l’instant ;
Côté PEA, je lorgne un renfort sur Inpost ou une entrée sur Nexans à l’instant T.

Pour ma part, j’ai du mal à me faire une analyse aboutie des forces et faiblesses et du paysage concurrentiel ?

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Il faut que je me refasse le rapport annuel (désolé, je suis sur Thermador actuellement, robertet viendra after lol).

Mais de tete grosse modo,
dans leurs forces : ils sont à la fois concurrent et fournisseur de leur concurrent.
Leader des ingrédients naturels (petite niche parmi le vaste marché)
Les « gros clients » sont chanel, dior et l’occitane. En sachant que le risque est bien répartis car les 5 gros clients font mois de 15% du CA.
Ils sont bien répartis avec leurs fours, couvert par des contrats en volume et non dépendant d’un seul fournisseurs.
A fond sur le RSE, le premium, l’excellence.
Ils pourraient bien avoir une aide législative dans les années à venir, à l’heure où l’UE et la France cherche à limiter le synthétique.
Certains arômes et colorants sont peu à peu interdit à cause d’une potentielle toxicité notamment avec les enfants.
La parfumerie et les aromes sont les moteurs de croissance et ils lancent un truc sur les ingrédients naturels pour la beauté.
Le capital est verrouillé à + de 50% des droits de vote par la famille Maubert.

dans leurs faiblesses
pour toi en temps qu’investisseur je dirais la liquidité de l’action qui peut etre moins élevé que des grosses cap.
7e monde, peu perdre des marchés à cause de la concurrence par les coûts.
Moins de visibilité et de puissance de frappe / de négo par rapport à ses pairs comme Givaudan,Firmenich, IFF ou Symrise…
Risque d’une dépendance du segment natural : des difficultés pourraient apparaître si demain un concurrent se spécialise (et de mémoire, les gros investissent fortement aussi pour le rattraper), ou si la demande globale diminue.
La règlementation de chaque pays sur les certifications naturelles… qui engendre des couts. Robertet pourrait avoir plus de mal à suivre qu’un « gros concurrent ».

Bonne journée !

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:+1:
Dans les avantages, j’ajoute un soutien durable (mais a la culto donc noncontractuelle) avec leurs fournisseurs de matieres premieres.

Dans les inconvenients : les couts d’achats qui sont lissé sur 3 ou 5 ans entrainant des variations d’une année sur l’autre, mais c’est le prix a payer pour de la top qualité et avoir toujours les meilleurs producteurs.

Par contre je veux bien un partage de ton analyse sur thermador :slight_smile:

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On est raccord !

on peut rajouter aussi en inconvénient ce que j’ai identifié en avantage
« contrat par volumes avec les fournisseurs ».
En cycle d’expansion c’est tout bénef ! Les stocks arrivent, Robertet est livré en prio, c’est pépite.
Par contre, sur une contraction de marché, ça peut devenir embattant.
Car le contrat doit prévoir des pénalités si ils ont pas « commandé minimum prévu ».
Ça veut dire que tu es obligé de commander des produits, même si devant, ça sort moins. J’ai vu plus d’un commerce couler avec ce type de contrat. Mais je me dis que Robertet a de la marge et les reins solides..

Pour Thermador

J’ai mis en caché pour pas polluer ce sujet
j’ai lu le dernier rapport, j’ai lu aussi le dossier d’enregistrement universel et j’ai regardé en replay le dernier point du PDG et de sa DG déléguée.
Je regarde les précédents pour me faire une idée du passé et du management.

Ce que je peux te dire en vrac pour le moment :

Le PDG dit qu’il prend pour modèle Air Liquide sans les actions gratuites, j’avoue que ça aiguise ma curiosité !

  • Au vu de l’actionnariat, très fort en actionnaire individuel et en salarié, je vois nos interets d’actionnaires alignés avec l’ensemble du staff.
    Leur systeme de filiale est plutot bien rodé avec un équilibre entre l’autonomie des filiales et les transferts de compétences sur des points cléfs.

  • je trouve judicieux qu’il décide de continuer à recruter et de maintenir leurs effectifs dans un moment plus fragile pour gagner des parts de marché et se préparer à la reprise du marché immo.

  • J’ai bien compris que la boite, les actionnaires familiaux et une grosse partie du management avait vécu la crise de 2007 sans trembler et que ça les effrait pas du tout.
    Je ne doute pas de leurs compétences à traverser une crise.

  • Je suis rassuré aussi quand j’ai regardé les déclarations du PDG en 2023 (« on ne souhaite pas s’endetter plus que ça, on veut garder de la liquidité et la voir progresser pour la suite du cycle immobilier ») et que 2 ans après, il a les mêmes paroles mais qu’entre temps, ils ne sont presque plus endetté et ont augmenté chaque année le cash dans les soutes.

  • ils souhaitent se développer le plus possible hors de france, mais pas n’importe comment, le plan me parait cohérent.

  • Pas d’achat pour achat mais des acquisitions ciblées. Ils prennent leurs temps d’étudier les cibles. Et ils reconnaissent lorsqu’il sous-estime ou qu’il se trompe sur une acquisition. Je trouve ça très rare d’entendre un PDG dire « on a sous-estimé l’intégration et la rentabilité de tel filiale, mais on est convaincu de ses futurs résultats car le marché est comme ça, on va faire ça … etc.. ».

  • Dans le groupe, l’ancienneté moyenne des salariés est autour des 9 ans. Franchement, c’est beau ! Le taux d’absentéisme est ridicule…

  • Les marchés adressés sont prometteurs. Et je pense qu’ils seront des sujets clefs de demain où le groupe aura un coup à jouer. Nos marchés - Thermador Groupe

En résumé, on semble être dans le bas de cycle en immo/industrie et ils s’en sortent très bien avec une tréso positive.
Alors je me dis que lorsque l’immo va repartir c’est tout bénéf !

Et je ne te parle pas des fonda et des chiffres. Marge net au dessus des 10%, roe sup à 10%… bref, les critères ne valent pas pour moi un PER de 13 pour 2025.

Je continue de creuser un peu partout voir ce que je peux apprendre d’autres, mais je serais tenté d’en prendre sur les 65€.

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Merci :smiley:
Exactement le genre de propos que j’aime lire.
Tu m’as appris plein de truc et sa m’invite a retourner sur dossier l’étudier

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top !

tiens moi au courant si tu te penches dessus, j’aimerai bien avoir d’autres avis

Super, merci les gars pour cet éclairage.
Je vais me plonger dans les rapports et je verrai ce qu’il en sort !

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