Un petit peu de lucidité ? à méditer!

Ho combien il me semble être dans le vrai ! :thinking:

En quelques phrases, Munger passe en revue les siècles pour mieux expliquer notre époque. Ce regard me semble expliquer tellement de choses ! Il y aurait des thèses à écrire sur le sujet.

Si l’envie (ou la jalousie qui l’accompagne inévitablement) mène réellement le monde d’aujourd’hui, j’y vois personnellement trois implications :

  1. En France, la culpabilité de notre personnel politique est évidente. La gauche fait profession de désigner les riches, les actionnaires ou les entrepreneurs comme responsables de tous les maux. La droite s’excuse de ne pas penser comme elle pendant que l’extrême droite rejoint la gauche dans ce petit jeu malsain. Quant à ceux au gouvernement (« en même temps » de droite et de gauche), ils ne se privent jamais de désigner un bouc émissaire si cela peut favoriser leurs affaires (dénonciation des « rentes », des dividendes excessifs, procès médiatiques réguliers de telle ou telle catégorie suspectée de profiter de la crise, lois démagogiques, etc.).
    Il faut ajouter aux politiciens les journalistes, artistes et autres jacasseurs « engagés » qui œuvrent dans le même sens. En désignant ceux qui ont quelque chose comme responsables du malheur des autres, ils contribuent à détruire tout esprit d’initiative. Comment être heureux pendant que ces salops pètent dans la soie ? Pourquoi essayer de faire son propre bonheur alors que tout est de leur faute ? Voilà l’ambiance que je ressens tous les jours en France. Voilà ce dont on souffre (et je ne suis pas vraiment privilégié question revenu, croyez-moi !).
    Combien ces gens coutent en démotivation, en dépression et en consommation de substances plus ou moins licites ? Ce n’est pas pour rien — comme le rappelle encore une fois Munger — que l’envie est l’un sept péchés capitaux. Que dire alors de ceux qui la suscitent à leur profit ?
  2. Les réseaux sociaux sont un cancer pour la santé mentale. Alors que la vie rêvée des autres n’était jusqu’à récemment que relatée à l’écrit et dans quelques publications « à sensations », elle est désormais accessible avec un simple geste de la main, à tout moment, où que l’on soit. Il ne s’agit plus d’observer la vie des célébrités, mais aussi et surtout de se comparer à des connaissances proches ou à des « influenceurs » sachant très bien jouer sur la corde de la proximité. Bien entendu, tout ce petit monde s’affiche sous son meilleur jour participant à un concours d’orgueil et de superficialité réellement malsain. Pire encore, ce concours implique l’usage d’accessoires hors de prix. Le meilleur moyen de rester pauvre est de jouer à ce concours. Pourtant l’injonction d’y participer est de partout ! N’y allez pas comme le dit Munger. Acheter des produits de luxe sans en avoir les capacités est le plus sûr moyen de s’éloigner de la richesse. Tout ça pour quoi ? Pour avoir l’air riche ? En s’appauvrissant ? C’est ridicule.
  3. Le luxe est le secteur à jouer en bourse pour profiter de ce sentiment. En écrivant cela, je réalise que ma forte exposition au secteur du luxe n’est pas exempte de biais moraux. Alors que sur le papier il s’agit de profiter d’un secteur à fortes marges vendant des produits de haute qualité, la réalité est bien différente. Il s’agit bien souvent de produits beaucoup trop chers pour ce qu’ils sont. Leur prix exorbitant n’est rendu possible que par la volonté de ceux qui les achètent de paraître. Parmi ces derniers, il y a heureusement beaucoup de personnes qui peuvent se permettre de jeter un peu d’argent par les fenêtres, mais il y a aussi des gens beaucoup plus modestes qui se tirent une balle dans le pied en achetant ces produits.
    De ce point de vue, le secteur du luxe a réussi un incroyable coup marketing en faisant croire à des personnes lambdas qu’acheter un produit hors de prix et inutile est indispensable pour être vue et respecté. Je rigolais dans un précédent reporting des chemises moches à 7 000 €, des vélos de mauvais goût à 22 000 € et des ballons de foot ridicules à 2000 €, mais je ne réalisais pas entièrement le danger de ce genre de pratique. Bien sûr, personne n’est forcé d’acheter ces « merdes », mais cela s’inscrit dans un culte de l’apparence. Certains ne pourront s’empêcher de convoiter ces objets, d’autres se les payeront pour faire envie. À ceux-là, à défaut de pouvoir leur dire « n’y allez pas », je veux simplement dire en tant qu’actionnaire de LVMH, Hermès et Moncler : merci.

NB: J’ai oublié la source : https://www.boursophile.com/charlie-munger-et-l-envie/

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C’est vraiment un homme qui a passé des décennies et qui a une superbe vision des choses qui se passe aujourd’hui avec l’avenement des réseau sociaux qui polluent les mentalités de la jeunesse actuelles qui ne pense qu’a ce montrer. :thinking: :thinking:
Merci @cash.accelerator :+1: