Financial Times - Pourquoi le bitcoin est pire qu'un schéma de Ponzi de style Madoff

En effet.

Comme le dit Christine Lagarde :

crypo monnaie actif

« Ce n’est pas une monnaie. Les cryptoactifs, ce n’est pas une monnaie. C’est un actif hautement spĂ©culatif Â» tranche ainsi sa prĂ©sidente Christine Lagarde

Pour que les cryptoactifs soient considérés autrement que comme une Tulipomanie, il faudrait que de l’argent circule, que la valeur entrante soit principalement le fait de ventes de produits dans le monde physique, soit une connexion avec le réel.

Or, aujourd’hui :

C’est une réalité :

Les cryptoactifs ne circulent pas, car ils ne sont pas massivement adoptés.

Si les cryptoactifs ne sont pas massivement adoptés, c’est parce qu’ils ne sont pas régulés, c’est-à-dire qu’il n’existe aucun système juridique permettant de garantir un minima de récupération des fonds investis en cas de perte de ceux-ci par la banque.

Aujourd’hui les banques traditionnelles en FIAC (monnaie fiduciaire) garantissent jusqu’à 100K par compte et cela a valeur légale.

Il n’y a aucun équivalent en wallet cryptoactif.

Les cryptobanques peuvent fermer boutique du jour au lendemain avec les fonds investis par leurs clients.

Cela arrive assez régulièrement.

3,6 milliards de crypto évaporés

https://www.capital.fr/entreprises-marches/afrique-du-sud-la-perte-colossale-dune-plateforme-de-bitcoins-apres-la-disparition-de-deux-freres-1407450

Parfois c’est juste le gérant du crypto fond, irresponsable, improvisé, sans aucune expérience bancaire, sans épée de Damoclès juridique au dessus de la tête, qui fait n’importe quoi avec des sommes colossales :

58 millions de crypto évaporés

Quand je lis ça, objectivement, les cryptoactifs, c’est de la Tulipomanie version Far West.

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Tulipomanie

Tulipomanie — Wikipédia

En 1635, il devient possible d’acheter des parts de bulbe. En février 1637, une variété atteint le prix record de 6 700 florins. Le prix d’un seul oignon peut atteindre en 1637 la valeur de deux maisons, huit fois celui d’un veau gras et quinze fois le salaire annuel d’un artisan.

Les Néerlandais qualifient la spéculation sur les contrats à terme de Windhandel , littéralement « commerce du vent », parce que les transactions ne portent pas sur des bulbes réels.

« Toute la population, jusqu’à la lie des mortels, se lança dans le commerce de la tulipe ». Un acte écrit de 1635 atteste de la vente de 40 bulbes pour une somme de 100 000 florins. Pour se faire une idée de ce que représente cette somme, il faut savoir qu’une tonne de beurre coûte alors environ 100 florins, qu’un ouvrier spécialisé peut gagner jusqu’à 150 florins par an, et que « huit porcs gras » reviennent à 240 florins. L’Institut international d’histoire sociale estime qu’un florin vaut à l’époque l’équivalent de 10,28 euros de 2002, soit 12,56 € de 2017.

Mackay raconte que des spéculateurs vendent ou échangent tous leurs biens pour jouer sur les cours de la tulipe ; il donne l’exemple d’une promesse d’échanger un terrain de 49 000 m2 contre un ou deux bulbes de Semper Augustus ; il cite également le cas d’un bulbe unique de la variété Viceroi échangé contre un ensemble de marchandises évalué à 2 500 florins.

En février 1637, explique Mackay, les vendeurs de tulipes ont du mal à trouver acquéreurs pour des oignons de tulipes qui atteignent des prix de plus en plus exorbitants. Ce fléchissement du marché se faisant sentir, la demande s’effondre, entraînant la chute des prix. La bulle spéculative vient d’éclater. Les uns sont en devoir d’honorer des engagements d’achat à des prix dix fois supérieurs à ceux du marché réel, les autres se retrouvent à la tête d’un capital d’oignons de tulipes qui ne vaut plus qu’une fraction du prix qu’ils ont déboursé pour l’acquérir. Les Néerlandais ne savent plus à quel saint se vouer, chacun accuse l’autre d’être responsable de la catastrophe.

Les juges d’Amsterdam déclarèrent également que la spéculation sur les bulbes de tulipe était un jeu de hasard et refusèrent d’obliger les contractants à honorer leurs contrats

Certains économistes notent l’existence d’autres facteurs qui créent les conditions d’une bulle spéculative, notamment une politique monétaire expansionniste (accroissement des réserves monétaires) dont témoigne l’explosion des réserves (plus de 42 %) de la Banque d’Amsterdam pendant la période d’emballement des prix.

Tout un système de valeurs s’est trouvé remis en question. » Au XVIIe siècle, il paraît inconcevable à la majorité des gens qu’un produit aussi dérisoire qu’une fleur puisse jamais atteindre un prix supérieur à leur salaire annuel. La révélation que le prix d’une fleur d’été pouvait fluctuer aussi violemment en hiver brouille complètement le sens du mot « valeur ».