PEA long terme - GuillaumInvest

Bien !

Je fais un petit apparté sur mon sujet PEA pour évoquer LE gadin du jour, la disgrâce d’un chouchou de la bourse : Adyen.

  • PrĂ©sentation :

Pour ceux qui ne sont pas familiers du domaine, Adyen propose une pile de paiement - autrement dit, un fil d’Ariane digital entre les marchands et leurs clients.

Historiquement, le « MOAT Â» de la sociĂ©tĂ© dĂ©coule du cĂ´tĂ© intĂ©grĂ©, « sans coutures Â» de sa solution. Au fil des ans, Adyen a reussi a ferrer de gros poissons comme Booking, Etam, Uber, Le Bon Coin… (de mĂ©moire), profitant par-lĂ  mĂŞme de la croissance de ces leaders.

La dématérialisation des paiements (war on cash) est un autre vent arrière.

Philosophiquement, Adyen revendique
une forte culture corporate et un focus de long terme assez « buffetien Â» qui dĂ©tonne dans un milieu FinTech traditionnellement biberonnĂ© Ă  l’argent gratuit.

  • Mais alors, que s’est-il passĂ© ?

Pour le dire simplement : Adyen a déçu.

Les chiffres sont ressortis bien en-deçà des attentes sur à peu près tous les plans.

Pêle-mêle, la société évoque un contexte macro-économique défavorable, des difficultés de recrutement et une concurrence accrue, notamment en Amérique du Nord.

Or, avec une valo aussi stratosphérique (PE de 80/90, voire au-delà de 100 suivant les périodes), il n’est pas permis de décevoir.

  • Était-il raisonnable de valoriser près de 100 fois une sociĂ©tĂ© ? Bien sĂ»r que non.

Assigner un PE de ~80 à une société, c’est rejeter en bloc la seule possibilité qu’elle puisse rencontrer des difficultés.

Or, toute boîte normalement constituée rencontre à un moment ou à un autre des vents contraires qui affectent ses résultats.

Pour remettre les choses en perspective, même Visa et Mastercard (qui constituent, disons, l’état de l’art en matière de paiements) sont valorisés près de 30x.

A ce titre, Adyen est symptomatique des excès de la reprise post-Covid (coucou Ark innovation). D’ailleurs, cela est bien visible graphiquement, avec un cours qui renoue grosso-modo avec ses niveaux pré-Covid.

Par conséquent, la chute vertigineuse du jour s’apparente plus à une normalisation qu’à une véritable déception. Disons que le scénario doré des fonds d’investissement vient juste de heurter le mur de la réalité.

Zonebourse titrait fort à propos : Adyen NV : le marché brûle une de ses idoles

D’ailleurs, pour la petite histoire, « Adyen Â» signifie « revenir Ă  zĂ©ro Â» en Suriname. Tout un symbole.

  • La question qui se pose maintenant est : Adyen peut-il rebondir ?

Fondamentalement, les relais de croissance qui ont porté Adyen vers ses plus hauts sont toujours présents.

Les dirigeants assument de privilégier une vision de long terme, quitte à subir quelques turbulences à court terme.

Maintenant, la vĂ©ritable inconnue est de savoir si le marchĂ© va continuer Ă  « acheter Â» ce rĂ©cit ; et si oui, Ă  quel prix.

On le sait, la bourse est plus une affaire de perspectives que de résultats.

Votre opinion sur ces deux points-clés déterminera votre position sur le titre.

  • Pour ma part :

J’attends que le tremblement de terre se stabilise et que la poussière retombe pour envisager une entrée sur le titre (vers 875€ et en-deçà, si la chute se poursuit). Une chute de 40% en intraday, ce n’est jamais anodin.

Pour autant, le business model ne me semble pas compromis. Je pense qu’Adyen est toujours promis Ă  un beau parcours, juste un peu moins « stellaire Â».

J’attends Adyen aux alentours des 1200€, 1450 si la barre se redresse durablement, avec des percées au-delà (1600+) dans les bons jours.

Les cours à 2500€ pièce appartiennent à l’ère de l’argent gratuit, et tout indique que celle-ci est derrière nous ; Tant mieux !
Je troque volontiers un peu moins de valorisation contre un peu plus de réalisme.

Pour jouer la carte des paiements (sur PEA) sur des dossiers moins exposés, on pourrait jeter un oeil à Worldline (chahuté dans le sillage d’Adyen, mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain) ou Edenred (amha).

That’s all folks!

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