Tout est dans le titre. Mais tout d’abord, posons les bases : Une stratégie dividendes se mène de toute évidence sur du long terme :
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Son principal intérêt en phase de capitalisation est de récupérer régulièrement des liquidités sans avoir à revendre ses positions. Celles-ci peuvent alors servir à renforcer ses positions sur différents titres.
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En phase de consommation, le dividende permet de récupérer régulièrement des liquidités… sans avoir à revendre ses actions. Liquidités qui servent alors à couvrir tout ou parti des besoins financiers pour vivre.
Il faut également avoir en tête que contrairement à une croyance populaire, le dividende n’est pas un gain. En effet, lors du détachement d’un dividende, le cours de l’action baisse, de façon mécanique, d’un montant équivalent à celui du dividende. Ce qui est logique, puisque l’entreprise se sépare d’une partie de ses liquidités et donc « s’appauvrie ». Ainsi, ce que l’actionnaire perçoit en liquidités, il le perd sur la valorisation de ses titres.
Le dividende n’est donc rien d’autre qu’un outil de gestion. Seule la façon dont ces derniers p utilisés peuvent faire gagner de l’argent (en phase de capitalisation)… à condition que le choix des entreprises soit effectué de façon adéquat !
1. Le taux de rendement
Généralement, l’investisseur débutant se trouve fortement attiré par les plus hauts rendements. Ce qui est fort logique : Pourquoi se priver d’un rendement sur dividende de 5 à 10% (voir parfois plus) par an ?
Pourtant, cette façon de faire peut mener à de très grosses déconvenues. Tout simplement parce que, de façon générale, les entreprises offrant de gros dividendes présentent deux risques majeurs :
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de grosses difficultés l’obligeant à offrir un gros rendement sur dividendes à ses investisseurs afin de les inciter à conserver leurs actions.
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une forte chute (plus ou moins récente) de son cours, qui entraîne mécaniquement une augmentation du taux de rendement du dividende.
Dans les deux cas, il est fort probable que les performances financières de l’entreprise ne lui permettront jamais de tenir un tel rendement sur du long terme. Le risque de poursuite de la baisse du cours est, en plus, très important.
Cela ne signifie pas qu’il faille se détourner de toute entreprise offrant un rendement supérieur à 5%. Au moment où j’écris ces lignes, deux mastodontes français offrent un rendement sur dividende particulièrement élevé sans pour autant que cela ne les mettent en difficultés :
- TotalEnergies : 7%
- Axa : 6%
Il est donc nécessaire d’être très vigilent sur la pérennité d’un dividende dès lors qu’il est supérieur à 5 ou 6%.
Il va de soi que ce seul indicateur du « taux de rendement sur dividende » n’est pas suffisant pour pousser à l’achat d’une entreprise. En effet, un rendement faible / moyen ne garanti en rien que la société soit solide.
le Conseil : Les hauts rendement sont très souvent intenables sur du long terme. Être très prudent sur les entreprises présentant une telle caractéristique. Les actionnaires d’EDF ou de Casino Guichard (pour ne citer que ces eux entreprises) en savent quelque chose.
2. L’historique de versement
Comme déjà évoqué, une stratégie dividendes doit s’envisager sur du long terme. Il est donc primordial que l’entreprise soit capable de verser son dividende sur du long terme. C’est encore mieux si cette dernière se révèle même capable de faire croître régulièrement le dividende !
Bien sûr, rien ne peut garantir qu’une entreprise qui verse un dividende croissant depuis 30 ans sera en mesure d’en faire autant sur les trois décennies à venir. Néanmoins, un tel historique permet d’apprécier la qualité du business de la société, ainsi que sa « culture du dividende ».
À contrario, une stratégie dividendes bien menée se doit d’exclure les sociétés dont l’historique de versement laisse apparaître des variations incessantes (voire des coupures totales) du dividende. Ainsi, par exemple, Renault ou Orange ne sont clairement pas des candidats crédibles à un investissement dans les dividendes !
le Conseil : Il faut favoriser les entreprises ayant un long et bel historique de versement. Y compris lorsque le taux de rendement sur dividende est faible ou moyen.
3. Le taux de distribution
Le taux de distribution d’une entreprise indiqué la part du bénéfice qui est distribué aux actionnaires sous forme de dividendes. Pour les entreprises du CAC40, le taux de distribution moyen est d’environ 60%. Cela signifie qu’en moyenne, sur 10€ de bénéfices, les entreprises du CAC40 vont en distribuer 6€. Bien sûr, cette moyenne cache de forte disparités entre chaque entreprise de l’indice.
Il n’en reste pas moins que ce taux permet d’apprécier la marge de manœuvre dont dispose l’entreprise afin de maintenir son dividende, y compris en cas de crise. Ainsi, une entreprise avec un taux de distribution :
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« élevé » (> 70%) aura du mal à maintenir son dividende en cas de crise.
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« bas » (< 50%) aura plus de facilités et de marge de manoeuvre pour maintenir son versement à ses actionnaires en cas de crise.
le Conseil : Il faut privilégier les entreprises dont le taux de rendement sur dividende est inférieur à 60%.
4. La capacité de l’entreprise à générer des bénéfices
Comme évoqué, un dividende n’est pas un gain d’argent pour l’actionnaire. Celui-ci doit donc s’assurer de la capacité de l’entreprise, sur le long terme, à générer des bénéfices.
Pourquoi ? Tout simplement car c’est de cette capacité (entre autres choses) que va dépendre l’évolution du cours de l’action sur le long terme. Ainsi, si une société versé 1€ de dividende par an mais que dans le même temps son cours baisse de 2€, l’actionnaire sera perdant. Il n’aura donc aucun ou intérêt à conserver cette action.
le Conseil : Un dividende doit s’apprecier au regard des performances globales de l’entreprise. Si celles-ci sont mauvaises (ou qu’elles se dégradent petit à petit), alors il faut redoubler de prudence.
5. La périodicité de versement du dividende
Toutes les entreprises ne versent pas leur dividende selon les mêmes modalités. Certaines vont opter pour un versement unique chaque année, là où d’autres le verseront en deux (semestriellement), quatre (trimestriellement) ou douze fois (mensuellement) :
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En France, la très grosse majorité des entreprises effectuent leur versement en une seule fois. Globalement, cela se passe durant le deuxième trimestre.
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Quelques unes versent leur dividende en deux fois. Par exemple, LVMH et Vinci. Ce ne sont pas les seules, mais ce sont les premières qui le viennent en tête
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Encore plus rare, les versements trimestriels. Le nombre d’entreprises françaises fonctionnant ainsi se compte sur les doigts d’une mains. Il y a TotalEnergies et ABC Arbitrage. J’ai un doute sur le fait qu’il y en ai peut-être une troisième.
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Aucune société française ne verse de dividende mensuel. Contrairement aux entreprises américaines, qui sont friands de cette périodicité.
En elle-même, la périodicité n’a aucun impact sur le montant versé. Par contre, certains investisseurs préfèrent percevoir un dividende chaque trimestre ou chaque mois, car cela permet de réinvestir plus régulièrement les sommes perçues. Il s’agit là d’une question de préférence.
le Conseil : Bien se renseigner sur la périodicité de versement des dividendes mise en place par chaque entreprise.
Si à première vue mettre en place une stratégie dividendes peut sembler très simple, nous venons de voir que la pratique est toute autre. Non pas que cela présente de grosses difficultés techniques, mais cela demande tout de même une certaine analyse de chaque entreprise candidate à l’entrée en portefeuille.
// (les multiples « édit » de ce sujet sont liés à une mauvaise manipulation de ma part, laquelle a conduit à sa publication alors que j’étais en pleine rédaction. Je l’ai donc enregistré et ré-édité au fur et à mesure, jusqu’à ce qu’il soit complet). \